mercredi 22 décembre 2010

Bonnes fêtes


 

Camera Obscura

vous souhaite de Joyeuses fêtes

 

Masao Yamamoto. Nakazora # 1256

La galerie est ouverte jusqu'au 23 décembre inclus (exposition en cours : Saul Leiter)

Pour vos cadeaux : un choix d'oeuvres à moins de 950 euros

Masao Yamamoto 

 

Bernard Descamps

 

Françoise Nuñez

 

Pentti Sammallahti

 

Michel Vanden Eeckhoudt

 

Camille Solyagua

 

http://www.galeriecameraobscura.fr


 

Nous vous donnons rendez-vous le 13 janvier

"A contretemps"

Patrick Taberna

Galerie Camera Obscura

268, boulevard Raspail 75014 Paris

Ouvert du mardi au samedi / 13h - 19h  •  Tél : 01 45 45 67 08



lundi 29 novembre 2010

Saul Leiter sur ARTE


Saul Leiter

dimanche 28 novembre à 13h

ARTE

diffuse le documentaire sur Saul Leiter réalisé par Claude Ventura


L'exposition à la galerie Camera Obscura est prolongée jusqu'au 23 décembre 2010

Dans le cadre du Mois de la Photographie à Paris
en partenariat avec la galerie Howard Greenberg, New York
et la collection de la Maison Européenne de la Photographie

Galerie Camera Obscura

268, boulevard Raspail 75014 Paris

Ouvert du mardi au samedi / 13h - 19h  •  Tél : 01 45 45 67 08



"Taxi, New York, 1957". Tirage argentique moderne.

 

"Sea", années 60. Gouache et aquarelle. 22,5 x 30 cm.



lundi 15 novembre 2010

Paris Photo / Camera Obscura


La galerie
CAMERA OBSCURA

est au salon

P A R I S

PHOTO

au Caroussel du Louvre, du 18 au 21 novembre • 11h30 à 20h (dimanche jusqu'à 19h)


 

Nous y présenterons un ensemble de tirages de   Lucien Hervé

à l'occasion du centenaire de sa naissance


Mais aussi :

Bernard Plossu  (tirages couleur Fresson, photographies des années 70 au Nouveau Mexique) :

Saul Leiter   (son exposition à la galerie dure jusqu'au 23 décembre)


Alexey Titarenko

Sarah Moon

Michael Kenna

Claudine Doury

Éric Dessert


"Bestiaire"

un ensemble de photographies d'animaux de :

Michel Vanden Eeckhoudt, Masao Yamamoto, Pentti Sammallahti, Ingar Krauss, Bernard Descamps, Patrick Taberna, Debbie Fleming Caffery, Marc Riboud, Denis Dailleux, Christien Jaspars, Camille Solyagua...

CAMERA OBSCURA

268, boulevard Raspail 75014 Paris

01 45 45 67 08 / cameraobscura@free.fr / www.galeriecameraobscura.fr



vendredi 29 octobre 2010

Vernissage Saul Leiter / Rappel adresse


.Saul LEITER

Photographies et Peintures

"Green pole", années 50. Tirage argentique moderne.

 

Vernissage le jeudi 28 octobre de 18h à 21h
Exposition du 29 octobre au 23 décembre 2010

Dans le cadre du Mois de la Photographie à Paris
en partenariat avec la galerie Howard Greenberg, New York
et la collection de la Maison Européenne de la Photographie

Galerie Camera Obscura

268, boulevard Raspail 75014 Paris

Ouvert du mardi au samedi / 13h - 19h  •  Tél : 01 45 45 67 08

 


"Sea", années 60. Gouache et aquarelle. 22,5 x 30 cm. © Saul Leiter. Courtesy Howard Greenberg gallery.

Pour l'histoire de la photographie en couleur, l'oeuvre de Saul Leiter est une redécouverte majeure de ces dernières années. Même s'il était connu des spécialistes pour sa collaboration avec les meilleurs magazines de mode des années 60 et 70, son travail personnel des années 50, étonnament novateur, était resté dans ses tiroirs, et il constitue véritablement un chainon manquant dans l'histoire de l'utilisation de la couleur en photographie.

A cette époque, Leiter hésitait entre la photographie et la peinture et ses images en couleur de la rue américaine portent la marque d'un regard de peintre. Elles innovent en privilégiant la sensation pure de la couleur, la déconstruction de l'espace et de la perspective par un cadrage jouant en virtuose des reflets, des transparences, des premiers plans.

Leiter a toujours pratiqué avec bonheur la peinture, même si son succès et sa carrière comme photographe ont un peu éclipsé ce qu'il considère lui-même comme sa création «sérieuse» («La peinture est glorieuse. J'aime la photographie, mais je ne suis pas certain que la photographie puisse faire ce que la peinture peut.»*).
Il est probable que c'est comme photographe que Leiter passera à la postérité, mais il est permis de penser qu'il n'aurait pas été le précurseur que l'on reconnait maintenant, s'il n'avait pas possédé cet apétit, cette jouissance pour la couleur qu'il travaillait comme une matière brute et musicale dans ses gouaches et aquarelles.

Avec cette nouvelle exposition, nous nous proposons d'élargir la compréhension de l'oeuvre de Leiter en montrant, pour la première fois hors des États-Unis, une dizaine de ses peintures, associées à un choix largement inédit de photographies.

* Entretien avec Sam Stourdzé publié en préface au catalogue de l'exposition à la Fondation Henri Cartier-Bresson.
 


 

"Blue umbrella", c. 1950. Tirage argentique moderne.© Saul Leiter. Courtesy Howard Greenberg gallery.

"Self protrait", 1959. Tirage argentique moderne.© Saul Leiter. Courtesy Howard Greenberg gallery.


lundi 25 octobre 2010

S a u l L EI T ER -- Vernissage le jeudi 28 octobre de 18h à 21h

Exposition du 29 octobre au 23 décembre 2010

 

Dans le cadre du Mois de la Photographie à Paris

en partenariat avec la galerie Howard  Greenberg, New York

et la collection de la Maison Européenne de la Photographie

 

 

 

 

Pour l'histoire de la photographie en couleur, l'oeuvre de Saul Leiter est une redécouverte majeure de ces dernières années. Leiter était certainement connu des spécialistes pour sa collaboration avec les meilleurs magazines de mode des années 60 et 70, mais son travail personnel des an- nées 50, étonnament novateur, était resté dans ses tiroirs. A cette époque, Leiter hésitait entre la photographie et la peinture et ses images en couleur de la rue américaine portent la marque d'un regard de peintre. Elles innovent en privilégiant la sensation pure de la couleur, la déconstruction de l'espace et de la perspective par un cadrage jouant  en virtuose  des reflets,  des  transparences, des premiers plans.

 

En 2005, la publication du livre Early color (Steidl) fut le premier pas vers cette reconnaissance de  l'oeuvre de Leiter,  confirmée ensuite par  de  nombreuses expositions, dont,  en  France, celle présentée en 2008 à la Fondation Henri Cartier-Bresson qui eut un exceptionnel succès. La même année, nous  avons exposé à la galerie un choix de photographies de Early Color.

 

Avec cette nouvelle  exposition, nous  nous  proposons d'élargir la compréhension de  l'oeuvre  de Leiter en montrant, pour  la première fois hors  des  États-Unis, sa  peinture, associée à un choix inédit de photographies en couleur et en noir et blanc.


en 1923,  fils d'un grand  rabbin  de Pittsburg, Leiter était destiné à la théologie lorsque, irrémé- diablement attiré par l'art, il quitte  l'université à 23 ans  et décide de s'installer  à New York pour se consacrer à la peinture.

Il découvre peu après la photographie et commence à réaliser ses premiers clichés au Leica, en noir et blanc, dans les rues  de New York. Dès 1948,  il commence à utiliser la couleur, visiblement sous l'influence de sa vision et de sa pratique de peintre.

Leiter offre un rare  exemple d'un  artiste ayant  toujours et avec  bonheur pratiqué en  parallèle  la photographie et la peinture, même si son  succès et sa  carrière  comme photographe ont un peu éclipsé ce  qu'il considère  lui-même comme sa  création «sérieuse» («La peinture est  glorieuse. J'aime la photographie, mais je ne suis pas certain que la photographie puisse faire ce que la peinture peut.»*).

Il est probable que c'est comme photographe que Leiter passera à la postérité, mais il est per- mis de penser qu'il n'aurait pas été le précurseur que l'on reconnait maintenant, s'il n'avait pas possédé cet apétit, cette jouissance pour la couleur qu'il travaillait comme une matière brute et musicale dans ses gouaches et aquarelles.

 

Leiter n'a jamais fait beaucoup d'efforts pour promouvoir sa peinture, mais sa passion pour elle est intacte, il la pratique toujours et il a eu récemment la joie de sa première exposition importante à New York, dans une galerie connue pour représenter les peintres de la «New York School», école  de l'expressionnisme abstrait.

Nous sommes donc heureux d'avoir le privilège de présenter simultanément, et pour  la première fois, les deux faces de l'oeuvre de Saul Leiter avec  cette exposition.

 

 

* Citation  tirée d'un entretien avec  Sam  Stourdzé (préface du catalogue de la Fondation Henri Cartier-Bresson).


jeudi 30 septembre 2010

KIMURA / Exposition prolongée jusqu'au 23 octobre 2010


KIMURA


Un chant de la nature - Peintures 1964 - 1987

 



 

KIMURA. Midi de la France, 1973. Huile sur toile, 120 x 120 cm


Exposition prolongée jusqu'au 23 octobre 2010



Galerie Camera Obscura

268, boulevard Raspail 75014 Paris • Tél : 01 45 45 67 08

Du mardi au samedi, de 13h à 19h • M° Raspail • www.galeriecameraobscura.fr 
 


KIMURA Chuta est né à Takamatsu, sud du Japon, en 1917. Sa passion pour la peinture occidentale, pour Bonnard en particulier, le détermine à quitter son pays pour venir travailler en France. Il s'installe à Paris en 1953 avec son épouse Sachiko et il y demeurera jusqu'à sa mort en 1987.

Son travail a fait l'objet de nombreuses expositions en France, au Japon et aux États-Unis (Notamment les rétrospectives de 1985 - The Phillips Collection, Washington D.C, et de 1994 - Musée National d'Art Moderne de Tokyo).

Notre passion pour cet artiste nous a déterminé à faire cette incursion hors du domaine de la photographie et nous sommes très heureux de présenter un aperçu de cette oeuvre en dix sept toiles réalisées entre 1964 et 1987.

Le travail de Kimura est largement inspiré par la vitalité débordante de la nature qu'il côtoie et dessine chaque été de 1967 à 1986 au «Clos Saint-Pierre», petite maison entourée d'un jardin magnifiquement sauvage, dans un village près de Cannes.

L'écrivain et philosophe Jean Grenier, admirateur de la première heure, écrivait en 1971 :

"Voir une toile de Kimura, c'est passer de la surprise à l'enchantement.
On est dérouté d'abord : cet enchevêtrement des plans, ces constructions qui se bousculent... Pourquoi ? On cherche une ordonnance.
L'ordre est rompu, une grande bataille se livre entre les éléments et entre les couleurs. C'est que l'artiste a pris conscience des forces sous-jacentes de la Nature.
Toute son ambition est de dire, et il y réussit maintenant au-delà de ce qu'il pouvait espérer, la magnificence des choses à travers leur tumulte.
"





KIMURA. Mougins, 1975-1976. Huile sur toile, 46 x 55 cm



dimanche 19 septembre 2010

Kimura / Exposition Camera Obscura



KIMURA

Peintures 1964 - 1987

 



 

KIMURA. Midi, 1975-76. Huile sur toile, 19 x 24 cm


Exposition du 10 septembre au 16 octobre 2010



Galerie Camera Obscura

268, boulevard Raspail 75014 Paris • Tél : 01 45 45 67 08

Du mardi au samedi, de 13h à 19h • M° Raspail • www.galeriecameraobscura.fr 
 


KIMURA Chuta est né à Takamatsu, sud du Japon, en 1917. Sa passion pour la peinture occidentale, pour Bonnard en particulier, le détermine à quitter son pays pour venir travailler en France. Il s'installe à Paris en 1953 avec son épouse Sachiko et il y demeurera jusqu'à sa mort en 1987.

Son travail a fait l'objet de nombreuses expositions en France, au Japon et aux États-Unis (Notamment les rétrospectives de 1985 - The Phillips Collection, Washington D.C, et de 1994 - Musée National d'Art Moderne de Tokyo).

Notre passion pour cet artiste nous a déterminé à faire cette incursion hors du domaine de la photographie et nous sommes très heureux de présenter un aperçu de cette oeuvre en dix sept toiles réalisées entre 1964 et 1987.

Le travail de Kimura est largement inspiré par la vitalité débordante de la nature qu'il côtoie et dessine chaque été de 1967 à 1986 au «Clos Saint-Pierre», petite maison entourée d'un jardin magnifiquement sauvage, dans un village près de Cannes.
Sachiko Kimura a récemment publié une monographie conçue comme une promenade dans les oeuvres nées du travail de son mari au Clos Saint-Pierre (Kimura - Ed. Lienart, 2009).
Notre exposition veut être un hommage à ce chant de la nature et à ce livre qui permet de redécouvrir une oeuvre exceptionnelle.

L'écrivain et philosophe Jean Grenier, admirateur de la première heure, écrivait en 1971 :

"Voir une toile de Kimura, c'est passer de la surprise à l'enchantement.
On est dérouté d'abord : cet enchevêtrement des plans, ces constructions qui se bousculent... Pourquoi ? On cherche une ordonnance.
L'ordre est rompu, une grande bataille se livre entre les éléments et entre les couleurs. C'est que l'artiste a pris conscience des forces sous-jacentes de la Nature.
Toute son ambition est de dire, et il y réussit maintenant au-delà de ce qu'il pouvait espérer, la magnificence des choses à travers leur tumulte.
"





KIMURA. Au printemps, 1977. Huile sur toile, 120 x 120 cm






mardi 31 août 2010

Exposition Kimura -Vernissage le jeudi 9 septembre de 18h à 20h

Exposition du 10 septembre au 16 octobre 2010
Vernissage le jeudi 9 septembre de 18h à 20h

Depuis son ouverture en 1993, la galerie Camera Obscura s'est consacrée à la photographie.
Elle est devenu depuis l'une des références en la matière, et d'aucuns seront étonnés de voir que nous présentons aujourd'hui une exposition de Chuta Kimura, artiste
peintre.
Plusieurs raisons à cela, mais la plus décisive, bien que peu rationnelle, est tout simplement une passion pour cette oeuvre. Et un espoir que le public de la galerie sera conquis
par la beauté des toiles de Kimura, comme nous l'avons été, et comme l'ont été dans leur temps des personnalités aussi diverses et éminentes que Jean Grenier, Germain Viatte ou Arthur Coleman Danto, critique et philosophe américain qui écrit en 2003 :
«La première oeuvre de Chuta Kimura que j’ai vue était reproduite sur la couverture du catalogue de l’exposition de Washington (Kimura. The Phillips Collection, 1984).
La vue de cette oeuvre m’a procuré une de ces émotions rares que l’on espère avoir dans le métier de critique d’art, où le regard s’abreuve soudain d’une beauté à laquelle aucune peinture ne l’avait préparé. C’était comme une vision d’un réel dont il serait impossible de se lasser.

On ressent le rayonnement d’une joie véritablement religieuse dans son oeuvre, à coté duquel les plaisirs ordinaires de la vie, fût-elle heureuse, n’ont aucun poids. La relation de Kimura avec son art se rapproche sans doute de cette union extasiée avec une réalité éblouissante dont on parle parfois dans les textes mystiques.

Le critique Denys Sutton décrit ainsi la réaction de Kimura à une question qu’il lui avait posée sur ses motivations : «Il a bondi de sa chaise, a pris une posture de boxeur, et dans un grand éclat de rire, a déclaré que l’artiste devait attaquer son sujet avec rage». Il traitait la peinture comme une chose vivante. Il traitait les surfaces comme s’il fallait les ouvrir pour laisser pénétrer la vie, la lumière, la couleur et l’air pur.»
Athur C. Danto
(Extrait de"Kimura", catalogue de l'exposition à l'Hôtel des Arts, Toulon, 2003)


Chuta Kimura est né au Japon en 1917 (NB. On écrit parfois "Tchuta" ou "Tshuta", ce qui est phonétiquement plus proche du japonais, mais la transcription correcte est "Chuta").
Sa rencontre avec la peinture occidentale (Bonnard en particulier), a été un tel choc qu'il a souhaité habiter et peindre en France, rêve qu'il réalise en 1953 en s'installant à Paris avec
son épouse Sachiko. Il y demeurera jusqu'à sa mort en 1987.
Jacques Zeitoun, directeur de la galerie Art Vivant, remarque très tôt le travail de Kimura, qu'il commence à exposer dès 1954. Il lui propose un contrat lorsqu'il ouvre la galerie Kriegel en 1964, où il l'exposera régulièrement jusqu'en 1977.
En 1962, Kimura fait la connaissance de Jean Grenier. Rencontre importante. Cet écrivain,
professeur de philosophie (il eut Camus pour élève à Alger), occupe la chaire d'esthétique
et de science de l'art à la Sorbonne. Il est fasciné par ce "peintre Zen en Ile de france" (cf.
texte du catalogue de la galerie Kriegel, 1967). Une amitié les liera jusqu'à la disparition de
Jean Grenier qui écrivit plusieurs textes sur Kimura. En voici deux courts extraits :
"On voudrait pouvoir situer Kimura dans l'histoire et la géographie de la peinture. C'est
bien difficile ! Il dit avoir été intéressé par Matisse, Monet, Corot, Seurat et même Vermeer.
Il se réclame de Bonnard comme de quelqu'un qu'il aime et qu'il admire. Et c'est vrai qu'il
a une parenté avec lui. Il a appris avec lui à décomposer le prisme lumineux. Mais Bonnard
est un doux, Kimura un violent."
«L’ordre est rompu, une grande bataille se livre entre les éléments et entre les couleurs. C’est que l’artiste a pris conscience des forces sous-jacentes de la Nature....
Toute son ambition est de dire, et il y réussit maintenant au-delà de ce qu’il pouvait espérer, la magnificence des choses à travers leur tumulte.»
Jean Grenier

Kimura est un peintre exigeant, entier, totalement consacré à son art : durant les quarante quatre années passées en France, il n'apprendra pas la langue, se reposant entièrement sur son épouse pour toutes les questions pratiques (c'est elle qui prend l'initiative d'aller montrer son travail à la galerie Art Vivant, quelques mois après leur arrivée en France).
Après avoir découvert Paris et sillonné l'Ile de France en vélo, Kimura et son épouse, dès qu'ils
le peuvent, prennent la route vers le sud de la France. Il retrouve dans le midi une nature qui lui
rapelle sa région natale de Takamatsu.
Et la nature est précisément son grand thème, son inspiration. Durant l'été 1967, un ami lui prête
une petite maison située dans un vaste jardin sauvage, à la Roquette-sur-Siagne : le Clos Saint-
Pierre. Kimura était à ce moment là dans une période difficile de doute et de neurasthénie :
l'immersion dans cette nature débordante de vie est une renaissance pour Kimura qui se met à
dessiner intensément.
Dorénavant, et jusqu'à sa mort, il passera les mois de mai à septembre dans ce jardin, dessinant
pour fixer la lumière autant que les formes ("Le dessin est un processus par lequel la lumière
s'imprime dans mon âme").
Rentré à Paris, dans son atelier de Montparnasse (Il occupe celui d'un de ses anciens compatriotes
: Foujita) il passe le reste de l'année à peindre, utilisant ses dessins comme référence.
A son arrivée en France, la visite des musées l'avait bouleversé et convaincu de l'insuffisance de
sa technique : son désir d'utiliser la transparence de l'huile pour donner "de la chair et du sang"
à sa peinture l'avait entrainé vers une longue recherche.
Akihiro Nanjo, l'un des meilleurs connaisseurs de l'oeuvre de Kimura (il l'a intensivement montrée dans la galerie "Art Yomiuri", qu'il dirigeait dans les années 80) décrit ainsi la technique de travail de Kimura :
"Avec une page de carnet de croquis punaisée près de sa palette comme référence, Kimura trace
sur la toile les premiers éléments d'un paysage avec un pinceau fin. Puis tout commence.
Sur la toile verticale, il applique de vigoureux coups de brosse. Ensuite, une nouvelle couleur est
étalée au couteau, formant une large surface qui absorbe les figures. Un autre geste large et rapide,
à la brosse, crée des vagues de tons qui se mèlent à la surface de la toile, révélant la couche
inférieure à travers des opacités inégales. Des touches de formes géométriques et de nouvelles
figures sont réintroduites, se mélant et amenant la profondeur dans l'espace de la toile. Dans une
phase finale, une couleur dominante peut l'envahir en grande partie. Cette façon de peindre prend du temps car la couleur doit être étalée sur une surface qui a séché. Dans certains cas, une couche pigmentaire trop épaisse peut être grattée pour révéler la couche inférieure qui est alors lavée à l'eau savoneuse et maintenue en réserve. Kimura travaille simultanément sur plusieurs tableaux dans une journée. Chaque toile met en général quelques mois pour être menée à terme."
Après le décès de Kimura, la galerie Art Yomiuri ferme ses portes à Paris et son travail sera essentiellement montré au Japon.
Depuis 2003, plusieurs expositions (Hôtel des Arts de Toulon, galerie Nicolas Deman à Paris) ont
permis de revoir les toiles,les pastels et les dessins de Kimura en France. Avec notre exposition,
nous sommes heureux de contribuer modestement à cette redécouverte.
A l'automne 2009 est paru aux éditions Lienart un livre conçu par Satchiko Kimura comme une
promenade dans les oeuvres que le Clos Saint-Pierre a inspiré à Kimura. Cette exposition veut
être un hommage à ce chant de la nature et au magnifique livre dont il est la source.

Didier Brousse

lundi 28 juin 2010

Exposition Alexey Titarenko / Christien Jaspars


Alexey Titarenko est né à Léningrad en 1962. Dès l'âge de huit ans il s'intéresse à la
photographie. Adolescent, passionné par Dostoïevski, il explore les arrières cours et
les ruelles de la ville, à la recherche de l'atmosphère de cette autre ville, cachée en filigrane
dans l'histoire pré-soviétique : Saint-Pétersbourg.
A partir de 1992, avec la série "La ville des ombres", Alexey Titarenko a photographié Saint-
Pétersbourg dans un dispositif qui tente d'en dire à la fois le présent et le passé, de révéler
la trace d'une épaisseur de temps, historique et romanesque : laissant son appareil photo
sur pied, Titarenko peuple les rues d'ombres indistinctes, grâce à de longues poses de plusieurs
secondes.
Une atmosphère singulière baigne ces images, due en partie à l'étirement du temps dont le
film garde la trace, mais aussi grâce aux tirages argentiques exceptionnels de Titarenko.

Alexey Titarenko écrit à propos de ses photographies :
"Leur thème essentiel, le déclic de leur création se trouve dans le passé et reste toujours
identique: l'histoire de la Russie, du début à la fin du vingtième siècle, cette longue
litanie de tragédies, aussi bien pendant les périodes de guerre et de révolutions qu’aux
moments prétendument «paisibles».
L'histoire de la Russie.... mais sous la forme de représentations photographiques
contemporaines, prises en un même lieu, dans une même ville, St-Pétersbourg, au
cours des vingt dernières années.
La ville elle-même n'est pas le thème central, souvent elle apparaît à peine, il ne s'agit
pas de sites prestigieux, mais d'émotions qui ont tissé, façonné profondément la perception
du monde de ceux qui vivent ou ont vécu dans notre pays.
Ces émotions, universelles, sont proches de celles que suscite en nous la musique de
Chostakovitch, par exemple, ou les oeuvres de Soljenitsyne, et sont le sujet principal de
mes travaux, transformant même les plus documentaires d’entre eux en éléments non
d’un reportage, mais d’un roman. »
Notre exposition propose au public l'opportunité de découvrir de nouvelles images de ce
photographe à la production rare.
Titarenko est le photographe d'une ville, Saint Petersbourg, dont les changements l'avaient
quelque peu éloigné depuis la fin des années 90 : une nouvelle richesse avait envahi les
rues, et avec elle une circulation automobile modifiant totalement l'atmosphère de la cité.
Mais, depuis quelques années, il a repris son exploration photographique de Saint-Pétersbourg
lorsque l'hiver la rend à son essence et la fige dans son histoire de cité des ombres.
Titarenko a aussi exploré ses archives et en a extrait quelques "révélations tardives" et inédites
qu'il nous livre aujourd'hui.


Christien Jaspars a visité l'Afrique de l'ouest en 1982 pour la première fois. Ce fut une
rencontre décisive à la suite de laquelle elle a décidé de passer une partie de sa vie
au Mali.
Durant plus de dix ans elle a alors fait l'appentissage du Bogolanfini, art d'impression
sur tissus à l'aide de plantes et de boue, auprès d'une vieille teinturière dépositaire de
ce savoir.
C'est après des années de présence, lorsqu'elle était intégrée à la vie du village, imprégnée
de sa culture, qu'elle a commencé à photographier. La plupart de ses images
sont faites au sténopé, simple boite percée d'un trou d'épingle et équipée d'un film qui
ne permet pas de bien contrôler l'image qui va naître..
Christien fait aussi de la photographie un moyen de communiquer, de tisser des liens,
entraînant par exemple les enfants du village dans ses jeux photographiques. Créant
avec eux, à l'aide de l'appareil très rudimentaire et primitif du sténopé, un théâtre
d'ombres magiques.
Du deuil qui la frappe en 2001, Christien fait une raison de plus de créer, de photographier
les lieux, les gens, et à travers eux l'esprit de celui qui n'est plus. Son approche
de la photographie a quelque chose de la magie : ce n'est pas tout à fait notre monde
qu'elle fixe dans ses images tendres et énigmatiques, mais aussi le temps, le passage
vers l'inconnu.
En 2007 elle publie le livre "Do".
“Do” est un hommage a l’être aimé disparu, Armando, dit Do.
Le désir d’approcher les images que Do a dû cotôyer avant de mourir a fait retourner
Christien Jaspars aux endroits qui leur étaient chers à tous deux : les Pays-Bas (pays
de résidence de Do), le Suriname (son pays d’origine) et le Mali (possible pays de ses
ancêtres).
C’est pour cela que beaucoup d’images ont été faites a l’aide d’un sténopé ;
le temps d’exposition est long : on essaie d’attraper le temps qui passe, temps qui
sépare la vie de la mort ;
les rendus sont peu maîtrisés : on ne fabrique pas les images, on les reçoit.
“Do” traite de la question comment continuer à vivre avec une personne devenue
pensée.
“Do” traite de l’insupportable fragilité de l’existence.