mercredi 16 février 2005

L'Effraie et autres oiseaux - Sarah Moon


Exposition : Du mercredi 16 février 2005 au samedi 26 mars 2005

LES CONTES sont des révélateurs. La métaphore et le rêve sont des moyens détournés pour dire nos peurs, la trame des désirs et des interdits, de rendre mystérieusement présents ces personnages qui, comme dans les mythes, portent une part secrète de nous-mêmes. Les photographies de Sarah Moon ont cette même qualité, archétypale, énigmatique... Sous la beauté des images transparaît l’interrogation, l’inquiétude. Considérant ces affinités, il semble tout naturel que Sarah Moon ait exploré cet imaginaire collectif des contes dans ses oeuvres, notamment en adaptant Le petit chaperon rouge (livre), puis La petite fille aux allumettes (livre et film : Circuss). Poursuivant cette relecture de la littérature enfantine, Sarah Moon a réalisé un film court métrage, librement adapté de l’histoire du petit soldat de plomb d’Andersen, et qui a pour titre L’EFFRAIE. L’EFFRAIE est le nom de la maison, hantée par un lourd passé, qui verra se réaliser un amour improbable entre une image et un jouet, la ballerine et le petit soldat, avant l’irruption brutale de la réalité et le saccage du rêve... Ce film combine les prises de vues en situation et au banc-titre, fidèle à l’atmosphère si particulière des photographies de Sarah Moon, qui, elle même récitante du texte, a conçu également un livre, accompagné du DVD du film, que nous présenterons en exclusivité. NOTRE exposition proposera un choix de photographies de Sarah Moon autour du thème des oiseaux pour accompagner la projection du film. Le choix de ce thème est, bien entendu, une référence au titre, L’Effraie, mais, plus essentiellement, c’est la fascination qu’exerce le monde des oiseaux, présence récurrente dans l’oeuvre de Sarah Moon, que nous avons voulu explorer. Ce titre, L’Effraie, est emblématique de cette fascination : ambivalence entre l’attirance qu’exerce le mystère de la nuit, et la peur qu’il suscite. L’oiseau est un animal de la beauté et de l’inquiétude. Son ancienne nature reptilienne est toujours confusément présente dans notre imaginaire, comme si sa beauté et sa légèreté, trompeuses et usurpées, devaient un jour se payer d’une surprise cauchemardesque. Cette ambivalence est aussi celle des contes, mêlant émerveillement et cruauté parfois choquante de ces histoires racontées aux enfants.