Exposition du 5 février au 13 mars 2009
Rencontre avec Debbie Fleming Caffery
le samedi 13 mars à 17h
Remarqué pour la première fois aux Rencontres Internationales de la Photographie
d'Arles en 1989, le travail de Debbie Fleming Caffery n'est pas de ceux qu'on oublie.
L'impression profonde que laissent ces photos est de vous ouvrir un monde, comme la
rencontre avec un livre, un auteur, qui vous marque à jamais.
Debbie Fleming Caffery est née en Louisiane et elle a grandi dans l'atmosphère mystique
et chaleureuse des cultures Cajun et afro-américaines, près d'une nature tour à
tour maternelle et violente.
Ses photographies du "Deep South" reflétaient cette ambivalence, leur coté charnel,
habité, nous faisait partager les jeux des enfants, pieds nus dans les arbres, et ceux
des hommes partant la nuit tuer des alligators.
Debbie a ensuite découvert le Mexique, cet autre monde de chair et de mysticisme :
" Pendant plusieurs années, j'ai vécu par intermittence sur les terres d'une église catholique
dans un petit village mexicain. Je travaillais dans une maison où l'on préparait
les tortillas et les repas de fête de la communauté. En vivant près du coeur spirituel de
cette société, mon quotidien était hanté par les ténèbres et la lumière, le péché et le
pardon, la vie et la mort tout comme l'étaient ces terres et leurs alentours.
Les célébrations et les festivités de la vie catholique, la force et l'indépendance des
gens me remémoraient ma Louisiane natale.
Une petite taverne/maison de passe, située dans l'ombre de l'église, est devenue l'objet
de mon travail. Elle donnait un éclairage différent, plus sombre, aux passions de la
communauté. Dans ce lieu où régnaient désir et sensualité, j'ai aussi trouvé de l'amour,
de la solitude et une grande humanité."
Ce travail au Mexique a été soutenu par une bourse de la Fondation Guggenheim et
a fait l'objet d'une monographie, "The Spirit & The Flesh", paru en 2009 chez Radius
Book, Santa Fe, USA.
Debbie Fleming Caffery réalise elle même ses tirages noir et blanc (45x45 cm environ).
Elle affectionne les lumières sombres et les longues poses qui traduisent la réalité fantastique
qu'elle met en images.
Didier Brousse