mardi 10 octobre 2006

Exposition Kikuji Kawada - Vernissage le mardi 10 octobre de 18h à 20h

Kikuji KAWADA


Né en 1933 (préfecture d’Ibaraki), il suit des études d’économie et devient photographe en1955 pour les éditions Shincho-sha.

Il participe à la fondation de la célèbre agence VIVO en1959.


Chizu


L'oeuvre de Kawada est surtout connue en Europe par le livre Chizu (The Map).

Paru en 1965 à la date du vingtième anniversaire d'Hiroshima, cet ouvrage très recherché des collectionneurs, devenu quasiment introuvable, vient d'être réédité.

Son titre (littéralement : "La carte"), énigmatique comme la plupart des photographies de l’ouvrage, est éclairé par la préface de Kenzaburo OÊ :

"Je vis une carte près de mes yeux blessés. Même si ce n’était rien d’autre qu’un petit morceau de sol taché d’huile épaisse, cela m’apparut vraiment comme une carte du monde de violence dans lequel j’allais devoir vivre dorénavant".


En photographiant les restes brûlés et irradiés du dôme d’Hiroshima, Kawada essaie de rendre compte de la violence incompréhensible de la destruction atomique. Son objectif fouille les recoins, les murs et le sol : se rapprochant au plus près de la matérialité, il atteint une abstraction paradoxale, créant une métaphore du chaos.


The Globe Theater


Kawada publie peu, chaque projet est longuement mûri. En 1998, il édite à compte d’auteur The Globe Theater (édition limitée à 550 exemplaires) qui rassemble trois séries : Los Caprichios (d’après la suite de gravures de Goya, peinture de la face noire de l’humanité), The Last Cosmology (Kawada est un astronome amateur) et Car Maniac (photographies du chaos urbain prises depuis sa voiture).


Cet éclectisme est proche du baroque, dont Kawada est nourri (il a voyagé en Europe pour photographier les folies de Ludwig II de Bavière, le Parco dei Mostri di Bomarzo, les représentations de l’enfer de nos abbayes romanes, mais aussi le Palais Idéal du facteur Cheval..etc..). Le point commun de ces images quasi obsessionnelles est l’irruption du rêve (du cauchemar, souvent) dans un quotidien susceptible d’être à tout moment aspiré par le cosmos.

Enfant, Kawada faillit mourir d’une grave maladie qui le laissa plusieurs jours en proie à des rêves fiévreux. Cette expérience a laissé des traces, de même que son habitude d’observer le ciel au dessus de Tokyo à l’aide d’une lunette astronomique : dans les photographies de Kawada, la vie ordinaire est suspendue dans un néant, et la paroi qui nous protège du rêve et de l’indicible est bien mince.


Livres de Kikuji Kawada disponibles durant l'exposition :


Chizu / The Map (Getsuyosha, Tokyo, 2005. 1000 ex. Signé)

Theatrum Mundi (Tokyo Metropolitan Museum of Photography, 2003)

The Globe Theater (Tokyo, 1998. 550 ex. Signé)

The last cosmology (Tokyo, 1995. Signé)

kawada