vendredi 9 septembre 2005

Willy Ronis - Vintages / 1934-1976


A l’occasion des quatre vingt quinze ans de Willy Ronis, cette exposition présente un parcours de l’oeuvre en une trentaine de tirages d’époque. QUI a dit que l’oeuvre d’un photographe tient toute entière dans une poignée de secondes ? Cette magie de l’instant, quête et obsession d’une certaine photographie, ne saurait faire oublier qu’elle est le fruit d’une construction du regard, d’une accumulation d’expériences et de travail où entrent en compte des facteurs aussi subtils que les idées et les sentiments, et aussi triviaux que l’optique et la chimie. Il est toujours intéressant de se s’interroger sur l’émergence d’une oeuvre, sur la perception qu’en avait l’auteur et ses contemporains alors qu’elle se batissait. Quels étaient les choix, la façon de tirer et de montrer les photographies ? Cette mise en perspective historique nous est ouverte lorsqu’on a la chance d’avoir accès aux tirages d’époque : c’est pourquoi nous sommes très reconnaissants à Willy Ronis de nous avoir permis, depuis quelques années, de choisir dans ses archives un ensemble de vintages, réalisés par lui-même, essentiellement pour des expositions, et de les présenter aujourd’hui. Le vintage restitue le ton d’une époque : le style de tirage, les papiers employés, reflètent une conception, un usage et une esthétique de la photographie. En cela, il intéresse à la fois les historiens et les collectionneurs. L’oeuvre de Willy Ronis s’est constituée sur une période de soixante dix ans et elle est reconnue comme majeure dans la photographie française du vingtième siècle. Néammoins, certains aspects en restent encore peu connus, et, notamment, aucune exposition n’a jusqu’à présent été construite autour des tirages réalisés par Willy Ronis qui, jusque dans les années 80, a toujours assuré lui-même ce travail de mise au jour des images. Le laboratoire est une école du regard : des choix décisifs s’y opèrent (c’est bien souvent en travaillant au tirage qu’on rejette ou qu’on découvre certaines images), les photographies y prennent corps.

Exposition : Du vendredi 09 septembre 2005 au samedi 15 octobre 2005

mercredi 8 juin 2005

Silences - Lieux sacrés de l'Inde du sud - Bernard Descamps

Du mercredi 08 juin 2005 au samedi 02 juillet 2005

mercredi 11 mai 2005

La mère du monde - Egypte - Denis Dailleux

Exposition : Du mercredi 11 mai 2005 au samedi 04 juin 2005

vendredi 1 avril 2005

Pentti Sammallahti - Photographies

Exposition : Du vendredi 01 avril 2005 au mercredi 04 mai 2005

Guizhou - Eric Dessert

Exposition : Du vendredi 01 avril 2005 au mercredi 04 mai 2005

mercredi 16 février 2005

L'Effraie et autres oiseaux - Sarah Moon


Exposition : Du mercredi 16 février 2005 au samedi 26 mars 2005

LES CONTES sont des révélateurs. La métaphore et le rêve sont des moyens détournés pour dire nos peurs, la trame des désirs et des interdits, de rendre mystérieusement présents ces personnages qui, comme dans les mythes, portent une part secrète de nous-mêmes. Les photographies de Sarah Moon ont cette même qualité, archétypale, énigmatique... Sous la beauté des images transparaît l’interrogation, l’inquiétude. Considérant ces affinités, il semble tout naturel que Sarah Moon ait exploré cet imaginaire collectif des contes dans ses oeuvres, notamment en adaptant Le petit chaperon rouge (livre), puis La petite fille aux allumettes (livre et film : Circuss). Poursuivant cette relecture de la littérature enfantine, Sarah Moon a réalisé un film court métrage, librement adapté de l’histoire du petit soldat de plomb d’Andersen, et qui a pour titre L’EFFRAIE. L’EFFRAIE est le nom de la maison, hantée par un lourd passé, qui verra se réaliser un amour improbable entre une image et un jouet, la ballerine et le petit soldat, avant l’irruption brutale de la réalité et le saccage du rêve... Ce film combine les prises de vues en situation et au banc-titre, fidèle à l’atmosphère si particulière des photographies de Sarah Moon, qui, elle même récitante du texte, a conçu également un livre, accompagné du DVD du film, que nous présenterons en exclusivité. NOTRE exposition proposera un choix de photographies de Sarah Moon autour du thème des oiseaux pour accompagner la projection du film. Le choix de ce thème est, bien entendu, une référence au titre, L’Effraie, mais, plus essentiellement, c’est la fascination qu’exerce le monde des oiseaux, présence récurrente dans l’oeuvre de Sarah Moon, que nous avons voulu explorer. Ce titre, L’Effraie, est emblématique de cette fascination : ambivalence entre l’attirance qu’exerce le mystère de la nuit, et la peur qu’il suscite. L’oiseau est un animal de la beauté et de l’inquiétude. Son ancienne nature reptilienne est toujours confusément présente dans notre imaginaire, comme si sa beauté et sa légèreté, trompeuses et usurpées, devaient un jour se payer d’une surprise cauchemardesque. Cette ambivalence est aussi celle des contes, mêlant émerveillement et cruauté parfois choquante de ces histoires racontées aux enfants.


jeudi 2 décembre 2004

Masques White - Bohnchang Koo


Exposition : Du jeudi 02 décembre 2004 au samedi 05 février 2005

La photographie coréenne est très peu présentée en France, mais elle révèle une vitalité que l’on pourrait comparer avec celle du cinéma que nous découvrons depuis quelques années. Bohnchang Koo est un acteur incontournable du récent développement de la photographie dans son pays. Sa proximité avec l’occident (il a étudié l’art et la photographie à Hambourg durant six années, et il a enseigné à Londres) lui a permis de jeter un pont entre les cultures, et de se retrouver à la fois historien d’une culture photographique jusque là négligée (textes et conférences), et acteur engagé dans la nouvelle création coréenne dont il a contribué à renouveller les perspectives. Le travail de Bohnchang Koo est difficile à cerner dans sa variété et son inventivité : il s’organise en cycles, chacun déclenché par la survenue d’un évènement, parfois important (la mort de son père), parfois anodin (un article de journal sur un entomologiste, contraint à l’exil du nord vers le sud et brûlant ses collections de papillons avant de s’enfuir), qui cristallise le vertige de la disparition, et suscite un travail, comme une concrétion qui se formerait à partir de cette blessure. Une oeuvre organisée en séries, donc, et chacune close sur elle même, une invention toujours renouvelée, mais avec une constante sous-jacente, dont je crois trouver l’indication prémonitoire dans un souvenir d’enfance que Bohnchang Koo relate dans un de ses livres : Un jour de repas de fête. Il s’agit de commémorer l’anniversaire de la mort d’un parent. Sa mère l’appelle et il court à la cuisine. Elle soulève le couvercle de la marmite où cuit le riz et il voit, émerveillé, les traces très distinctes des pattes d’un oiseau sur la surface blanche du riz. Sa mère lui explique que, lorsqu’une personne meurt, elle devient un animal, un oiseau par exemple, et que ces traces sur le riz sont un bon signe qui prouve que leur parent est venu parmi eux. Dans cette anecdote nous retrouvons les éléments d’une culture, et d’une poétique, qui traverse toute l’oeuvre de Koo : les liens qui unissent l’homme avec la nature et l’au-delà, l’importance des traces, leur ténuité et leur impermanence. Notre exposition est principalement axée sur un projet qui a amené Bohnchang Koo à parcourir la Corée durant plusieurs mois pour photographier systématiquement les danseurs masqués d’une tradition vieille de 1500 ans. Ces masques ont un caractère animiste, ils contribuent à relier les hommes aux forces de la nature et des esprits. Bohnchang Koo écrit à propos de ce travail : «J’ai toujours été intéressé par le surréel, les objets voilés, ou apparemment cachés derrière des rideaux, et j’étais curieux de les voir de plus près. C’était précisément le cas pour les danseurs. Plus j’étais fasciné par leur présence, plus j’étais déterminé à capturer le pouvoir caché sous les masques.» Un livre édité au Japon en 400 exemplaires par «Hysteric glamour» accompagne l’exposition.